Cet essai explore l'utilisation d'une variable instrumentale, générée de façon non paramétrique par des estimateurs à noyau ou d'autres méthodes de lissages, à l'estimation d'un modèle paramétrique linéaire. La méthode, appelée IVOS (Instrumental Variables Obtained by Smoothing), est appliquée à l'estimation de modèles à mesure d'erreur ou en présence de régresseurs endogènes. Une étude par simulation sur des données construites artificiellement nous permet d'examiner les propriétés asymptotiques et en présence de petits échantillons de la méthode proposée. La méthode IVOS est simple à implémenter et les simulations numériques montrent de bonnes propriétés statistiques. Elle peut être utilisée quand la méthode de la variable instrumentale standard n'est pas applicable en raison de l'absence d'instruments adaptés.

Celles et ceux qui viennent de perdre leur emploi accusent une forte hétérogénéité dans la détention de leur richesse et dans leur propension marginale à consommer leur revenu transitoire. Nous examinons les sources potentielles de cette hétérogénéité, lorsque (une partie de) ces personnes font face à des contraintes de crédit, et leurs implications pour le système d'assurance chômage. Notre modèle théorique montre que le niveau optimal des prestations d'assurance chômage peut dépendre de façon significative de l'existence de contraintes de crédit, ainsi que d'autres motifs (non-précautionnels) d'épargne. Notre analyse empirique met en évidence que (i) un quart de celles ou ceux qui ont perdu leur emploi ne "peuvent" recourir à l'emprunt pour soutenir leur consommation courante (ii) cette contrainte n'est effective que pour une fraction beaucoup plus petite de ces derniers, et (iii) que cet "excès de sensitivité" ne se limite pas aux personnes affectées par ces contraintes.

Plusieurs motifs ont été avancés pour expliquer la faible participation des ménages sur le marché boursier. Une des hypothèses les plus prometteuses est l'existence de barrières à l'entrée sous forme de coûts fixes d'entrée et/ou de coûts de transaction. De nombreuses études empiriques ont montré une dépendance structurelle significative affectant la décision d'entrer sur le marché boursier conforme à l'existence de ces derniers. L'ampleur de ces coûts n'est cependant pas encore établie.

Cet article se concentre sur les coûts fixes d'entrée sur le marché boursier. On propose une procédure d'estimation structurelle impliquant la résolution et la simulation d'un modèle intertemporel de choix de portefeuille enrichi par l'introduction de coûts fixes d'entrée sur le marché boursier. Les caractéristiques importantes des données sur la composition du portefeuille des ménages (provenant du PSID) sont associées à leurs valeurs simulées. En utilisant un estimateur de la distance minimale simulé, on estime le coefficient d'aversion au risque relatif, le taux d'actualisation et le coût d'entrée sur le marché boursier. Pour une prime de risque et un flux de revenus calibrés donnés, notre estimation du coût d'entrée unique sur le marché boursier représente approximativement 2% du revenu (annuel) permanent. Les estimations du modèle correspondent aux avoirs médians nuls ainsi qu'à la relation en forme de U-inversé des profils de participation au cours du cycle de vie observés dans les données.

Nous examinons l'effet de l'inégalité des revenus sur la santé subjective dans 10 états membres de l'Union Européenne à partir des données longitudinales du Panel Communautaire des Ménages (ECHP). Capitalisant sur la nature transnationale et longitudinale de nos données, et modélisant rigoureusement notre variable de santé subjective, nous évitons plusieurs écueils dont ont souffert un grand nombre d'études antérieures ayant examiné cette question. Nous calculons nos indices d'inégalité en considérant deux niveaux standards d'agrégation géographique (NUTS-0 et NUTS-1) et mettons en évidence l'existence d'une association négative entre l'inégalité des revenus et la santé subjective parmi les hommes et les femmes résidant dans l'Union Européenne. Cependant, malgré que l'on ne puisse pas rejeter l'existence statistique de cette association, l'ampleur cette dernière est néanmoins très modeste.

Parce que la coordination et la continuité des soins sont un souci constant des agences de services de soins à domicile, elles doivent se préoccuper de recruter et retenir leur personnel. Cette étude a pour but d'examiner les facteurs de la rotation du personnel dans les agences de services de soins à domicile. En 1996, 620 infirmières de soins à domicile et auxiliaires de vie provenant de trois associations sans but lucratif d'une ville de taille moyenne de l'Ontario participèrent à une enquête portant sur leur condition de travail et sur leur santé. A l'automne 2001, 320 personnes interrogées avaient quitté leur agence. L'analyse des chiffres a mis en évidence l'existence d'une coïncidence temporelle entre l'introduction de la concurrence gérée et la rotation du personnel. Nous leurs avons envoyé un questionnaire individuel portant sur les raisons qui ont motivé leur départ et leurs emplois subséquents. Cent soixante neuf personnes interrogées (53%) ont répondu au questionnaire. Elles ont avancé leur mécontentement par apport à la concurrence gérée, leur salaire, les heures de travail, le manque de soutient des agences et leur charge de travail ainsi que des raisons de santé, y compris le stress au travail, comme motifs de départ. Moins d'un tiers ont continué à exercer dans le domaine des soins à domicile, un tiers a continué à exercer une autre activité dans le domaine de la santé et un tiers a abandonné le secteur. Nous nous sommes servis de leurs réponses à l'enquête de 1996 pour prédire les mouvements de personnel. Les résultats montrent que les infirmières ont davantage tendance à quitter leurs emplois quand leurs horaires de travail sont irréguliers, si elles travaillent par roulement ou pendant les week-ends et si elles ont un niveau d'éducation plus élevé. Elles ont davantage tendance à rester avec leur employeur quand elles travaillent pour des patients difficiles, ont des horaires réguliers, de bons avantages sociaux, des enfants de moins de douze ans à charge, et sont plus jeunes. Un niveau de stress plus élevé et des patients difficiles incitent davantage les auxiliaires de vie à quitter leur emploi. Elles ont tendance à rester fidèle à leur employeur si elles travaillent pendant les week-ends et ont le sentiment de bénéficier de bons avantages sociaux.

Ce rapport examine les conséquences de l'organisation du travail des infirmières sur leurs conditions de travail et ses impacts sur la vie du personnel infirmier et des hôpitaux. Nous examinons d'abord leur situation de travail (temps plein, temps partiel, occasionnel), le statut de leurs contrats (permanent ou occasionnel), et leur choix de carrière, comme facteurs expliquant leur engagement envers leur hôpital et la profession, leur satisfaction au travail, leur attachement à leur employeur, et leur absentéisme au travail. Ensuite, nous examinons le stress, l'épuisement, les problèmes de santé professionnels (tout particulièrement les troubles musculosquelettiques (locomoteurs), leurs effets sur la vie des infirmières et sur l'hôpital. Ce projet a examiné comment la qualité des conditions de travail des infirmières et leur choix de carrière varient selon que ces dernières sont employées à temps plein, à temps partiel ou à titre temporaire, et si les infirmières qui exercent le travail de leur choix profitent d'une qualité de vie infirmière qui encourage leur rétention. Les données utilisées proviennent de l'enquête New Health Care Worker Questionnaire portant sur 1,396 infirmières employées dans trois grands centres hospitalo-universitaires du Sud-Ouest de l'Ontario (Hamilton Health Sciences, Kingston General Hospital, et St. Michael's Hospital à Toronto). Les résultats indiquent que, bien que la majorité des infirmières occupaient le travail de leur choix, elles faisaient face à des problèmes de stress, d'épuisement et de santé physique. De plus, ces problèmes affectaient leur satisfaction au travail, leur engagement et leur propension à quitter les hôpitaux.

Ce document examine la précision avec laquelle l'IPC mesure le taux d'inflation effectif qui s'applique aux personnes âgées au Canada. Nous avons défini un indice de prix alternatif (indice démocratique des prix) pour démontrer que le taux d'inflation moyen (moyenne mesurée par l'IPC) est une mesure très approximative du taux d'inflation effectif des ménages. Nous trouvons que la proportion des ménages individuels dont le taux d'inflation spécifique est supérieur ou inférieur de plus d'un point à l'IPC est très importante, indépendamment de la précision avec laquelle l'indice démocratique des prix moyen est capable de répliquer l'IPC. En outre, nous avons trouvé que, dans une large mesure, l'IPC a surévalué le taux d'inflation effectif des aînés au cours des années 70 et 80, mais que cet indice a mesuré l'inflation avec plus de précision au cours des années 90. Nous montrons que les imprécisions de l'IPC affectent également le groupe des aînés et le reste de la population canadienne. On retrouve une proportion similaire de taux individuels d'inflation significativement inférieurs ou supérieurs à l'IPC dans ces deux segments de la société canadienne ainsi qu'une même tendance chronologique à surestimer le taux d'inflation moyen.

Cet essais montre que la caractérisation des préférences de consommation par une fonction d'utilité de forme fonctionnelle exponentielle (de type CRRA) implique que les demandes intertemporelles soient de la classe PIGL/PIGLOG. Cette classe produit des systèmes de demande de rang deux (au plus) et nous permet de tester la validité de la forme exponentielle sur des données en coupe. De plus, si nous maintenons l'hypothèse que les préférences ont une forme fonctionnelle exponentielle, et qu'elles ne sont pas homothétiques à chaque période, alors le paramètre de préférence intertemporelle est identifié par la courbure des courbes d'Engel. Si nous faisons l'hypothèse d'une forme fonctionnelle exponentielle pour la fonction d'utilité, ni l'estimation de l'équation d'Euler, ni l'estimation d'une fonction de consommation structurelle ne sont nécessaires pour identifier le coefficient d'aversion relative au risque. Dans notre application empirique, nous utilisons des données sur les dépenses des ménages pour estimer le coefficient d'aversion relative au risque et tester l'hypothèse que l'utilité prend une forme fonctionnelle exponentielle. Nos estimations du coefficient d'aversion relative au risque est supérieur aux coefficients obtenus par l'estimation de l'équation d'Euler ; nous rejetons cependant que les préférences à chaque période ont une forme fonctionnelle exponentielle.

Ce n'est que tout récemment que la question des grand-parents canadiens élevant leurs petits-enfants a reçu l'attention des médias, des politiciens et des chercheurs. Entre 1991 et 2001, le nombre d'enfants canadiens de moins de 18 ans vivant chez leurs grands-parents sans la présence des parents dans le foyer a augmenté de 20%. En utilisant les données des tableaux du Recensement canadien de 1996, cet article trace le portrait des grands-parents élevant leurs petits-enfants dans un ménage à génération manquante (c.- à-d. incluant les grands-parents et les petits-enfants seulement) et leurs caractéristiques. En 1997, on comptait au total presque 27,000 grands- parents élevant leurs petits-enfants dans une famille à génération manquante. Ces familles étaient composées majoritairement de femmes ( 59%), d'autochtones des Premières nations (17%), et d'inactifs (57%). Un ménage sur trois incluait un grand parent souffrant d'une invalidité et une proportion semblable de ménages avait un revenu de moins de 15,000$ par année. Une comparaison de la situation des grands-mères et grands-pères dans les ménages à génération manquante, laisse apparaître des différences marquantes. Les grand-mères tutrices étaient, en moyenne, plus pauvres, avaient une plus faible probabilité d'être mariées, une plus forte probabilité d'être inactives et avaient une probabilité deux fois plus importante de s'occuper d'enfants à titre gracieux pendant 60 heures ou plus par semaine, que les grands-pères. A la lumière de ces chiffres, les orientations de la recherche, des politiques et des pratiques futures sont discutées.

Les dépenses des ménages sont une composante importante pour l'étude des habitudes de consommation et d'épargne, du niveau de vie et de l'inégalité. Ces données sont recueillies à partir d'un grand nombre d'enquêtes, et de ce fait, sont devenues la base de plusieurs travaux de recherche. Récemment, les propriétés des diverses techniques de collecte de données des dépenses des ménages ont fait l'objet d'un intérêt particulier. Il a été également avancé que les erreurs de mesure des données des dépenses des ménages puissent sérieusement affecter la validité des travaux de recherches empiriques basés sur ces dernières.

Dans l'Enquête canadienne sur les dépenses alimentaires des ménages, les répondants doivent d'abord donner une estimation de leurs dépenses alimentaires puis consigner dans un journal leurs dépenses alimentaires quotidiennes pendant deux semaines. Cette approche unique nous permet de distinguer les dépenses de consommation estimées de celles basées sur le journal quotidien, chez un même individu. Ainsi, en supposant que les enregistrements dans le journal reflètent les consommations alimentaires « correctes », nous sommes en mesure de relever directement les erreurs de mesure des 'estimations' alimentaires et d'examiner leurs propriétés. Nous observons que les erreurs de mesures liées à l'estimation des dépenses alimentaires sont substantielles, et que la distribution de ces dernières n'a pas les propriétés des erreurs de mesure classiques. Plus spécifiquement, elles ne sont ni non corrélées à la mesure de la consommation alimentaire « correcte», ni conditionnellement homoscédastiques. En outre, leur distribution ne se rapproche pas d'une distribution normale ou log normale.

Nous démontrons aussi que les mesures basées sur le journal quotidien sont elles-mêmes imparfaites; par exemple ces dernières souffrent d'un « effet de fatigue ». Cette observation suggère que les écarts entre les estimations des dépenses alimentaires et les mesures de consommation enregistrées dans le journal sont de natures différentes.

Enfin, nous comparons nos estimations des élasticités de la consommation alimentaire par habitant par apport au revenu et à la taille du ménage, à partir de ces deux types de données. Contrairement à certaines études antérieures, nous ne trouvons pas de différences significatives entre les deux.

Au moyen des données longitudinales de l'Enquête nationale sur la santé de la population canadienne (ENSP), nous étudions le lien entre l'état de santé et l'emploi des personnes âgées au Canada. Nous examinons deux questions: 1) les problèmes potentiels de la variable de santé subjective liés, en particulier, à l'endogénéité et aux erreurs de mesure, et 2) l'importance relative des variations de l'état de santé à court et à long terme sur la décision de travailler. Nous examinons la sensibilité de nos estimations au choix de la variable de santé, en utilisant alternativement, la variable de santé subjective, l'indice objectif de la santé inclus dans l'ENSP -- HU13 --, ainsi qu'une mesure 'purgée' de l'état de santé dans nos régressions. Nos résultats suggèrent que la santé exerce un effet économique significatif sur la probabilité d'exercer un emploi parmi les Canadiens et les Canadiennes entre 50 et 64 ans, et que cet effet est sous-estimé par la mesure de santé subjective. Nos résultats corroborent les conclusions d'études récentes aux é.U. et en G.B démontrant que l'état de santé joue un rôle déterminant sur la décision de travailler.

Nous utilisons des méthodes de simulation pour explorer les effets de l'immigration en tant qu'instrument de contrôle pour contrebalancer les conséquences économiques et démographiques d'un faible taux de fécondité et d'une population vieillissante. Nous associons un modèle de croissance néoclassique à un modèle de projection démographique. Le modèle combiné est calibré puis utilisé dans une série de simulations. Ces simulations visent à générer des trajectoires hypothétiques, mais réalistes, de l'économie et de la population sous diverses hypothèses de politique d'immigration. Le gouvernement est doté d'un critère propre lui permettant de choisir la meilleure trajectoire résultante.. Bien que le modèle soit calibré sur des données canadiennes, quelques simulations sont conduites à partir de distributions de population et des taux de fécondité d'autres pays.

La pénurie de médecins et la nécessité d'en accroître le nombre sont des sujets d'un intérêt considérable pour beaucoup de systèmes de santé, en raison, en particulier, du phénomène répandu du vieillissement de la population. Afin de déterminer la véritable ampleur de ces pénuries, il est nécessaire d'étudier la population des utilisateurs des services médicaux au même titre que celle des médecins. Ce papier analyse ces deux populations, en prenant pour exemple la province canadienne de l'Ontario. Nous présentons des projections de population des utilisateurs de services médicaux et estimons les besoins futurs en considérant différents taux d'utilisation. Du côté des fournisseurs de soins, l'âge et d'autres caractéristiques de la population des médecins (en activité) sont examinés ainsi que les profils des départs à la retraite. L'augmentation nécessaire future des fournisseurs de soins de santé est calculée sous différentes hypothèses des niveaux actuels de pénurie. Nous trouvons que les effets des changements démographiques sur les besoins à venir seront dans l'ensemble plus faibles que durant la décennie 1981-1991, proches des changements observés entre 1991 et 2001, mais très variables suivant les catégories de médecins.

Ce document est le Guide de l'utilisateur qui accompagne MEDS- D, le module démographique d'une nouvelle version pour Windows du logiciel MEDS (Modèles du système démographique-économique). MEDS-D est conçu pour produire des projections de la population, de la population active, et du nombre totale de ménages au Canada, dans chaque province et dans les territoires. Les projections, calculées pour chaque année, sont possibles jusqu'en 2051. Les trajectoires temporelles des projections sont déterminées par des hypothèses sur la fertilité, la mortalité, les soldes migratoires provinciaux et internationaux, la composition des ménages, les taux d'activité et de chômage. Le MEDS-D fonctionne à partir de projections de croissance "standards", "rapide" et "lente". Une option permet de facilement examiner les conséquences d'autres hypothèses de travail et d'ajouter des données nouvellement disponibles.

Ce document est le Guide de l'utilisateur qui accompagne MEDS-E, le module économique de la nouvelle version pour Windows du logiciel MEDS (Modèles du système démographique-économique). MEDS-E est conçu pour utiliser les projections de la population et de la main-d'oeuvre au Canada de MEDS-D, à l'estimation de divers agrégats macro- économiques canadiens. Les projections, calculées pour chaque année, sont possibles jusqu'en 2051. Les trajectoires temporelles des projections économiques sont déterminées par la population et la main-d'oeuvre, le choix d'une fonction de production agrégée, le taux de dépréciation, ainsi que du niveau de l'investissement, de la consommation et d'autres paramètres. Le MEDS-E fonctionne à partir d'une série d'hypothèses standards qui peuvent être modifiées par l'utilisateur.

Le lien statistique entre le statut socio-économique (SSE) et la santé est bien établi, en revanche, le sens de la relation de causalité est plus difficile à mettre en évidence. Cette étude exploite la nature longitudinale de deux enquêtes canadiennes, l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) et l'Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP), afin d'examiner la relation de causalité entre le SSE et la Santé (par opposition à la relation de causalité entre la santé et le SSE). Nous avons examiné une population âgée de 50 ans et plus, initialement en bonne santé, afin de déterminer si durant les deux à quatre années qui ont suivi, les changements de l'état de santé étaient liés au SSE antérieur, mesuré par le revenu et l'éducation. Bien que les deux enquêtes aient été conçues avec des objectifs différents et comportent des questions différentes sur le revenu et la santé, l'analyse de ces dernières aboutit à des conclusions similaires concernant la probabilité de rester en bonne santé. On trouve que le SSE joue un rôle déterminant et que les différences entre les groupes SSE sont quantitativement significatives, augmentent avec l'âge, et ne diffèrent presque pas entre les hommes et les femmes.

Les projections concernant les besoins futurs pour les services de maintient à domicile de longue durée des Canadiens sont habituellement réalisées en tenant compte de leurs structures d'utilisation actuelles ainsi que de la croissance du vieillissement de la population. Une évaluation exacte de cette demande s'avère beaucoup plus complexe puisque la répartition des incapacités au sein de la population âgée est en constante évolution et que les changements familiaux structurels influencent les besoins d'aidants. L'objectif de cet article vise la projection de taux annuels de croissance entre 2001 et 2031 du besoin d'aide formelle et informelle à l'endroit des aînés canadiens. On y examine également les implications en terme de politiques suscitées par la demande croissante pour les aidants naturels. En employant le modèle de micro- simulation LifePaths de Statistique Canada, ces projections combinent les taux d'incapacité ainsi que la disponibilité potentielle d'aidants naturels informels. Les auteurs concluent qu'à long terme, il sera impossible de répondre aux besoins des personnes âgées canadiennes sans améliorer les systèmes de soutient à leur disposition. De nouvelles stratégies permettant d'offrir un meilleur appui aux aidants naturels canadiens sont suggérées et leur faisabilité dans les domaines public et privé est évaluée.

Durant les décennies à venir, le vieillissement démographique posera à nos sociétés de sérieux défis. En particulier, la sécurité financière des futurs retraités constitue un enjeu important. Le présent article se consacre à l'examen des préparatifs financiers à la retraite des premiers baby-boomers québécois nés en 1946- 1955, qui prendront leur retraite dans les années à venir, en comparant avec leurs parents leur situation à l'égard de leur revenu, de leur patrimoine et de leur protection en matière de pensions à travers le cycle de vie. Les facteurs démographiques pouvant agir sur l'adéquation financière à la retraite font aussi l'objet de l'étude. L'analyse de cohorte constitue une approche essentielle. Les données proviennent des enquêtes menées entre 1971 et 2001. Les résultats montrent que, à l'encontre des allégations répandues, les premiers baby- boomers sont dans une meilleure situation de préparation financière à la retraite que leurs parents au même âge, tant à l'égard du revenu, du patrimoine accumulé que de la protection en matière de pensions. Cependant, tous les premiers boomers ne partagent pas cet avantage manifeste. Si la tendance se maintient, un certain nombre d'entre eux pourraient s'exposer à un risque sérieux d'insécurité financière lors de leur retraite. De plus, les caractéristiques démographiques des premiers boomers, notamment en ce qui concerne leur espérance de vie prolongée, leur nombre d'enfants plus petit et la proportion des personnes en mariage plus faible ainsi que leur mode de vie plus solitaire, pourraient avoir pour effet de réduire leur avantage économique par rapport à leurs parents.

Cet article soutient que bien qu'elle soit très impopulaire auprès des électeurs, la restructuration de l'Etat- providence est politiquement réalisable si les partis de la majorité gouvernementale et de l'opposition arrivent à s'entendre officieusement. En opposition à un des arguments clés avancés dans la littérature, une restructuration n'exige pas la formation formelle d'une grande coalition nationale pour diffuser le mécontentement des électeurs. La collusion informelle des partis est une stratégie distincte de diffusion du mécontentement des électeurs qui diffère non seulement des autres stratégies dépendant des partis, telles que la formation d'une grande coalition nationale, mais également des stratégies orientées vers les électeurs. L'analyse des politiques de réforme des pensions en Allemagne de 1995 à 2004, montre que la collusion informelle des partis, qui émerge à la lumière de divers signaux et des nombreux accords, a permis aux partis politiques de restructurer l'Etat-providence sans courir le risque de subir un échec électoral. En conclusion, cet article suggère que la collusion informelle explique probablement les succès récents des gouvernements autrichien, fran‡ais et italien dans la mise en place de législations impopulaires de diminution du rôle de l'Etat-providence.

L'étude des différences d'état de santé entre groupes ethniques, raciaux, et culturels a reçu relativement peu d'attention dans la littérature. Cet essai analyse vingt et un groupes ethno- culturels, faisant de ce dernier l'analyse la plus complète à ce jour de la relation entre l'appartenance ethnique et la santé physique au Canada.

Deux questions spécifiques de recherche sont examinées. D'abord, quelle est l'ampleur des inégalités ethno-culturelles de santé au Canada? Ensuite, ces différences ethno-culturelles reflètent-elles des différences de position dans la structure sociale et de comportements en rapport avec la santé et liés au milieu? Ces questions sont analysées à partir des fichiers de l'Enquête 2000/2001 sur la Santé dans les Collectivités Canadiennes (n=129,588). Nous considérons trois mesures globales de la santé physique: l'état de santé auto- évalué, la santé fonctionnelle, et la limitation des activités.

Nos résultats montrent que certains groupes ethniques et culturels jouissent d'un meilleur état de santé comparé à d'autres groupes ethno-culturels. Des variables de contrôle liées aux différences de position sociale (facteurs de statut socio-économique et socio-démographique) et aux comportements (consommation d'alcool et de cigarette, diététique, et exercice) sont également considérées pour déterminer si ces dernières jouent un rôle intermédiaire dans la relation entre appartenance ethnique/race et santé. Ces résultats démontrent que les différences de santé entre les groupes ethniques et raciaux sont partiellement attribuables à des facteurs structuraux et comportementaux. Ils montrent également que les effets intermédiaires de ces variables varient en fonction des groupes ethno-culturels, et que les facteurs socio-structurels expliquent davantage les différences ethno-culturelles de santé que les facteurs comportementaux.

Les implications des résultats de cette étude sur les orientations futures des recherches sur l'appartenance ethnique et la santé ainsi que pour les politiques de santé publique sont discutées.

Cet article analyse la fréquence de la participation à des activités dont on peut attendre des répercussions sur la santé physique présente et future. Nous concentrons notre attention sur l'incidence de ces activités sur les immigrants et les minorités ethniques et les comparons aux Canadiens de naissance de race blanche. On constate en général chez les immigrants des consommations régulières ou excessives d'alcool, et des consommations de cigarettes sensiblement plus faibles, mais aussi une moindre participation aux exercices physiques intenses ainsi qu'une plus faible consommation de fruits et légumes. Ces différences sont particulièrement prononcées parmi les immigrants originaires de l'Asie et d'Afrique, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Pour la majorité des hommes immigrants, la consommation d'alcool et le tabagisme augmentent avec le nombre d'années passées au Canada ceteris paribus, et les immigrants en provenance de l'Europe et des Etats-Unis arrivent à des niveaux de consommation comparables aux Canadiens de naissance de race blanche après 10 à 20 ans de résidence au Canada. Pour les autres groupes d'hommes immigrants, la fréquence de la consommation d'alcool demeure faible même parmi les résidants Canadiens de longue date. Etonnement, on observe que le nombre d'années passées au Canada n'engendre aucun changement significatif du comportement lié à la santé des immigrantes. Les Canadiens de naissance membres d'une minorité visible montrent également des taux de consommation d'alcool et de tabagisme, et (pour les femmes) de participation à des exercices physiques intenses sensiblement inférieurs à ceux observés chez les Canadiens de naissance de race blanche, bien que ces taux demeurent toujours plus élevés que ceux observés pour les immigrants originaires de l'Asie et d'Afrique. Finalement, nous observons que les choix du mode de vie des Canadiens de naissance de race blanche exercent une influence significativement positive sur les comportements liés à la santé des immigrants et des membres d'une minorité ethnique résidant dans la même province.

Introduction: La fraction annuelle des nouveaux arrivants au Canada membres d'une minorité visible s'accroît chaque année avec 59% des immigrés arrivés entre 1996 et 2001 provenant de l'Asie. Un nombre restreint d'études a utilisé les enquêtes sur la santé de la population pour documenter l'utilisation des examens de dépistage du cancer des femmes canadiennes. Nous utilisons des enquêtes récentes sur la santé de la population pour examiner l'utilisation par les femmes issues de l'immigration et les Canadiennes de naissance des tests de Papanicolaou, des auto-examens et examens cliniques du sein et des mammogrammes.

Méthodes: Notre examinons un échantillon de 105.000 femmes, âgées de 21 à 65 ans, tiré de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes.

Résultats: Nous observons que les nouvelles arrivantes ont des taux d'utilisation de la majorité des formes de dépistage du cancer nettement inférieurs aux Canadiennes de naissance, mais que ces taux d'utilisation augmentent avec le nombre des années passées au Canada. Les variations des taux de dépistage demeurent cependant importantes selon l'appartenance ethnique. Le taux de dépistage des immigrées de race blanche, qui résident au Canada depuis 15-20 ans, se rapproche du taux de dépistage des Canadiennes de naissance, alors que le taux de dépistage des immigrées originaires de l'Asie demeurent significativement inférieur.

Discussion: Les autorités sanitaires doivent adapter leur message concernant l'importance de ces diverses formes de dépistages du cancer pour refléter les perceptions et les croyances propres à certaines minorités ethniques si l'on veut effectivement atteindre l'objectif de l'utilisation universelle de ces tests de prévention.

Ce rapport à deux objectifs: (1) présenter une nouvelle version du logiciel MEDS (Models of the Economic Demographic System); et (2) illustrer son utilisation par une série de projections à titre d'exemple. Le logiciel est conçu pour mettre en évidence les réactions à moyen et à long terme de la population et de l'économie canadiennes aux variations d'un large éventail de facteurs démographiques, tel la variation du taux de fertilité, des flux migratoires et de la mortalité ; ou économiques, tel les chocs technologiques ou la variation du rendement scolaire des jeunes et des nouveaux arrivants. Des projections standard sont offertes ainsi que 19 projections alternatives. (Pour des exemples illustratifs de projections, visiter le site QSEP.) La multiplicité des projections possibles reflète l'étendue des applications pour lesquelles MEDS a été conçu. Ce dernier est également utile pour produire une estimation quantitative des effets démographiques et économiques probables du vieillissement de la population, et examiner la capacité d'évaluer les initiatives de politiques publiques par des méthodes de simulation.